La semaine passée, je vous avais préparé un texte… mais étrangement, après l’avoir écrit, je me suis remis en question. Est-ce pertinent? Suis-je trop livre ouvert? Trop personnel? Bref, j’ai décidé de ne pas le publier. Cette semaine, je pense qu’il faut se parler… de la fin du monde!
Je ne sais pas de votre côté, mais les algorithmes de mes réseaux sociaux semblent confondre spiritualité et conspiration. Je retrouve souvent dans mon fil d’actualité, des propositions de vidéos, textes, photos qui font allusion à des théories conspirationnistes. Et dernièrement, la tendance est à la fin du monde.
Croyez-vous que nous sommes près de la fin? Les virus qui se multiplient, les guerres, la crise économique, etc., semblent tous être des éléments qui confirment les théories des alarmistes. Voilà que Nostradamus y passe, les grands prophètes et saints, et mêmes Jésus entrent dans le bateau. C’est facile de déformer les dires, des choses se répètent tout croche comme des trainées de poudre qui ne font que générer une seule et simple réaction : la peur.
La fin du monde… et la peur
Alors que j’étais encore prêtre et que je me devais de fréquenter les nombreux groupes de la paroisse et être présent le plus souvent possible aux soirées de prière, je devais souvent faire face aux éternelles alarmistes de la fin des temps.
Tous ces groupes, sans exception ou presque, étaient fondés sur une «révélation», une «apparition», une «inspirée» ou une «alarmée»… Bon, je ne suis pas misogyne, je parle au féminin puisque les groupes que j’ai connus étaient tous dirigés par des femmes… mais je pourrais en dire autant au masculin.
Déjà à cette époque, j’étais critique de leurs fondements et des messages véhiculés. Ces derniers n’étaient que des messages de peur et de tourments. Il fallait jeûner le mercredi et le vendredi selon telle apparition, le lundi et le jeudi selon l’autre apparition, le mardi selon telles révélations, etc. BEN VOYONS comme dirait si bien Antoine de TikTok… on mange quand ciboulette et point d’interrogation?
Le nombre de chapelets à prier et le nombre d’heures en adoration étaient tout aussi exagérés. Bref, il ne fallait plus vivre… il fallait tout arrêter pour vivre dans la peur et l’attente du retour imminent du Christ. WOOOHHH moutons du Seigneur! Ça va faire! Des gens devenaient presque zombies à prier de manière acharnée pour sauver leur âme au détriment de leurs responsabilités.
La fin du monde… ou notre fin personnelle?
Vous comprendrez que j’étais donc critique de tous ces groupes et «visionnaires». Je ne pouvais m’empêcher de voir les conséquences négatives et j’étais donc incapable d’y adhérer. C’est un peu de même pour toutes les théories mondaines de fin du monde qui apparaissent sur mon fil d’actualité… j’ai comme un trop-plein.
Je redirais ce que je redisais jadis, du haut de ma chaire de curé : «arrêtons de nous obséder avec la fin du monde. Cette obsession nous empêche de vivre. La réalité est plutôt que nous pouvons faire face à notre propre fin bien avant la fin du monde… vivons à plein et faisons tout sans insister sur la fin.»
N’est-ce pas ainsi? Combien de tragédies ponctuent les nouvelles. Des jeunes et moins jeunes qui nous quittent si drastiquement en raison de la maladie ou d’accidents… étaient-ils prêts? Avaient-ils réalisé leurs rêves?
Et alors, à quoi bon vivre dans l’attente d’une fin? Ne devrions-nous pas plutôt vivre dans l’optique positive de vouloir accomplir notre destinée? Réaliser nos rêves? Faire du bien autour de soi? Rien ne sert de nous préoccuper pour des réalités impossibles… je dirais même plus… la plupart des personnes que j’ai connues à l’époque qui vivaient dans cette peur de la fin des temps ou du monde, sont décédées bien avant son avènement.
La fin de la fin du monde…
Je peux facilement laisser place à l’anxiété dans ma vie… mon médecin m’appelle et dit vouloir me voir et bam… un ami dit qu’il a quelque chose d’important à me dire…. Et bam… je perds patience avec une personne que j’aime… et bam…
Je n’ai donc pas besoin d’ajouter rien à ma peine… j’en ai déjà assez dans mon assiette… lol. Inutile de vivre dans les tourments. Je choisis plutôt de faire de mon mieux, de chercher à m’améliorer de jour en jour, de réaliser mes rêves et de surmonter les défis de la vie avec amour et patience.
Je déclare donc la fin de la fin du monde. En fait, je pense que le monde que nous avons connu est déjà mort… qu’une partie de nous est décédée avec l’avènement des téléphones intelligents et des tablettes, comme avec la pandémie… certains d’entre-nous ont changé pour le meilleur, d’autres pour le pire… Cette pandémie nous a quelque peu isolés et achevés au niveau de nos dépendances. Nombreux sont ceux qui ont plongé dans la dépendance aux écrans et ont vu leur journée disparaître dans le scrolling infini des réseaux asociaux… oui, asociaux, puisque bien qu’ils devaient nous rapprocher, ils ont fini par nous éloigner.
Je me fais donc à nouveau prédicateur pour que nous cessions d’être à table avec nos cellulaires, que nous cessions de nous priver de temps ensemble pour du temps virtuel… que nous prenions conscience que c’est ça la fin du monde… oui, la fin de nos relations concrètes et basées sur des échanges vocaux et interactifs… à ce stade-ci, peut-être qu’un cataclysme serait même plutôt une libération.
C’est donc pour dire que les événements de notre vie ont une force de transformation pour le meilleur ou pour le pire. À nous de choisir… à nous de veiller à ce que notre vie ne se perde pas dans un écran…
Il faut vivre chaque instant comme si c’était le dernier. Embrasser notre amoureux/amoureuse comme si c’était la dernière fois, manger notre plat préféré comme si c’était la dernière fois… bref, profiter de chaque instant en s’immergeant dans l’instant présent au-delà de nos écrans et de nos soucis.
Voilà ma seule et unique préoccupation… me défaire de tout ce qui peut nuire à mes relations humaines et à ma santé pour vivre au meilleur de mes capacités ces heures et ces jours qui me sont donnés. Est-ce parfait? Non… je dois encore me sevrer de mes dépendances cellulariennes…
Et vous? Vous en pensez quoi de la fin du monde?
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