Et oui, si vous êtes des lecteurs assidus de mon blogue, j’ai pris un certain temps de réflexion afin de mieux évaluer le but et surtout le contenu de mon blogue. Vous comprendrez donc que j’ai finalement décidé d’écrire en français…

For my English readers, I totally feel you if you miss my blog posts and you do not read French. Hope you can use a translation service to keep up with my posts… The decision is based solely on the amount of French readers.

En fait, jusqu’à maintenant, j’avais opté pour l’anglais afin de rejoindre une majorité de gens. Toutefois, je me suis rapidement aperçu que mes lecteurs étaient majoritairement francophones, outre les questions en messages privés afin de solliciter des articles en français.

Mais bon… me voici maintenant en français… back to me… back to us! Mon français n’a jamais été pur… travaillant dans l’écriture, j’aime jouer avec la langue de Molière… pas physiquement LOL… OK… je pense que vous comprenez! Ne vous en faites pas, je vais continuer à anglicismer mon blogue et à vous introduire dans mon monde parfois francophone, parfois anglophone et tantôt italophone. Ne soyez pas leurré… je ne suis pas fuckin parfait!

Le regard de l’autre

Vous devez probablement vous demander le sens de mon titre. En fait, il fait référence à un événement des dernières semaines qui m’a beaucoup fait réfléchir. J’ai un ami qui aime me taquiner et qui parfois me lance de douces flèches rhétoriques pour enflammer ma naïveté ou provoquer ma réflexion… je dois bien l’aimer ainsi… malgré les apparences trompeuses, il est tout de même une bonne personne… (petite flèche right back at you!—je sais qu’il va lire et se reconnaître).

Bref, dans une de nos discussions ludiques, sans but précis, sinon que de résoudre le sort du monde… il me lance tout bonnement : «Oui, mais Nicola, toi tu es parfait!» Ce qui m’a le plus surpris était la portée d’une telle affirmation alors que je ne jugeais personne en tant que tel… À quoi faisait-il référence? Que veut-il dire? «Suis-je vraiment en train de donner cette impression?»

«Bien oui!» M’a-t-il répondu avec son c**&%% de sourire moqueur! «Ben voyons, for real? Tu me niaises ou tu es sérieux?» J’avoue qu’à ce jour, je n’ai toujours pas de réponse à ma question. Misère! Suis-je vraiment cet homme? Kanye West sors de ce corps!

Ceux qui me lisent doivent désormais me connaître… je suis de ceux qui ne laissent aucune question en suspens! Si je sens une interpellation, je me questionne, j’analyse, je cherche. Suis-je si prétentieux? En fait, je pense vraiment l’être aux regards des autres!

La peur du rejet

C’est probablement ancré dans mon subconscient comme un mécanisme de protection que je me suis infligé à coup d’homophobie intériorisée. J’ai tellement cherché à me faire aimer… à être accepté… à me cacher… que j’ai cultivé l’image qui vient avec.

Combien de fois, alors que j’étais prêtre catholique, les gens soulignaient ma dignité, ma confiance en moi, ma détermination, etc. Alors qu’à l’intérieur, je carburais aux crises d’anxiété, aux peurs du rejet et aux craintes d’être mis de côté. Mais ces paroissiens me disaient-ils que j’étais «péteux de broue»? (Pour les amis de France, Google translate ne peut vous aider — cela signifie être vaniteux).

J’ai certainement cultivé l’image du mâle, parfois machiste, parfois homophobe qui gardait ses ardeurs grâce à son chocker/collet romain tout en donnant l’image de l’homme en contrôle de la situation et qui secrètement mortifiait sa conscience à coup de confessions et de larmes.

Mais étais-je cet homme? Suis-je cet homme parfait aux vêtements luxurieux qui est en possession de tout son être et de tous ses moyens? NON… au contraire… je suis un peureux qui chemine!

Un peureux qui chemine ou un parfait?

Oui, au-delà de mes années de vie monastique et des années en tant que prêtre, je suis avant tout une personne qui craint le regard de l’autre. J’ai certainement cheminé depuis plusieurs années et je crois avoir rejoint une certaine maturité… mais je me surprends parfois à me laisser démolir par la seule critique qui jaillit d’une avalanche de compliments.

Pourquoi? Parce que je peine encore à m’aimer vraiment. J’apprends tranquillement à le faire, mais j’ai encore de la difficulté à me dire, à mettre des limites, à faire connaître mes besoins. «I want someone who knows how I drink my coffee», chante amèrement Ida Wolf… c’est si vrai… mais serais-je aimé si je cessais d’essayer de plaire?

Et pourtant n’est-ce pas le propre de l’amour que d’aimer l’autre dans tout ce qu’il/elle est? N’est-ce pas le propre de l’amour de donner des ailes afin que l’autre puisse grandir et devenir une meilleure version de lui/elle-même? Et si aimer commençait par moi? En tout cas, c’est définitivement l’amour que je cherche et que je souhaite.

Nous L’avons souvent dit, c’est comme une vieille cassette, rejouée indûment dans nos discours pseudo-psycho cégépiens alors que l’on console un-e ami-e. «Ben non, ma belle, faut pas que tu te laisses faire… tu dois mettre tes limites et t’aimer et te choisir en premier!» C’est vrai… mais quand ton âme se méprise elle-même et que tu as intériorisé de la haine envers toi-même pour différents motifs, ton seul désir est d’être aimé! Et cela, même parfois au détriment de toi-même.

Perfection ou peur? Ne pas se méprendre!

Je suis donc peut-être, malgré moi, un bijou rutilant qui cache un métal peu précieux? Je pense plutôt que j’ai acquis des comportements qui sont devenus une partie intégrante de ma personne. J’aime donner l’image du bello italiano, avec ses vêtements made in Italy et ses parfums hors de prix parce que j’y trouve ma sécurité.

Combien de fois, alors qu’au secondaire, j’étais au milieu de conflit, j’ai fait peur à mon adversaire par mes montées de testostérones gonflées par ma peur interne. En réalité, je savais impressionner… comme je savais très bien qu’un seul coup de poing suffisait pour me mettre à terre.

En réalité, je n’ai appris qu’à paraître afin de survivre à la haine cultivée envers moi-même! Et maintenant que j’apprends à m’aimer, que je cultive mon sport quotidien et que je me nourris à coups de diètes éphémères, je commence à croire les autres qui voient en moi le pendant positif… mon image extérieure commence à s’harmoniser avec ma vision intérieure et en conséquence, je commence à transpirer la confiance…

Alors, si je te donne l’image du gars parfait, dis-toi que c’est un work in progress… c’est un cheminement qui m’a mené des pensées suicidaires jusqu’à m’aimer et me permettre de vivre. So yeah, I’m fuckin Parfait! Je suis parfaitement imparfait… parce que je suis moi-même.

Je le suis sans prétention intérieure… je le suis avec un sens de découverte de la vie qui s’ouvre à moi de façon nouvelle! Je peux maintenant vivre puisque j’ai accepté l’imperfection de mes intentions et de mon cheminement. J’ai appris à mourir aux déceptions quotidiennes et aux illusions de vie parfaite, pour m’accrocher au moment présent.   

Et toi? Qu’en penses-tu? Si ça peut aider des amis, je vous invite à partager mes articles… et n’hésitez pas à vous inscrire à mon blogue… pas de pourriel… que des articles hebdomadaires.