Alors que je m’apprêtais à écrire, mon cœur et ma tête étaient bousculés par mille idées. En fait, c’était comme si ma tête, ma raison, me suggérait des idées visant à plaire, attirer les lecteurs et surtout offrir du contenu «positif». Tandis que mon cœur était ailleurs… dans la nostalgie.

Vous aurez donc deviné par le titre que j’ai opté pour la voie du cœur! N’est-ce pas la seule voie qui en vaille la peine? L’intellect nous emmène parfois loin dans des pensées «d’adultes» : futur, retraite, finances, dépenses, etc. Alors que le cœur nous garde «enfant».

Et c’est justement en tant qu’enfant que je désire vous écrire ce soir alors que je m’apprête à déverser mon cœur, encore une fois, sur cette page web que j’aime appeler mon blogue, mais qui pourrait tout aussi bien s’appeler «notre rencontre».

La nostalgie de l’inutile!

Ce matin, alors que j’étais au gym, j’écoutais une émission de radio. En fait, j’ai décidé depuis un certain temps de laisser la radio dicter la musique autant que les sujets de conversation à écouter pendant mes sessions de muscu!

Ce matin, parmi les sujets intercalés par les rires et les chansons du moment, ils ont parlé de l’augmentation des prix des bouteilles de vin à la SAQ. Désormais, les bouteilles en bas de 15 $ seront de plus en plus rares au Québec.

Bon… je ne suis pas un buveur excessif… mais j’aime agrémenter certains de mes repas avec cette boisson somptueuse que nous appelons vin. Voilà que cette simple nouvelle a commencé à envahir mon esprit de mille tracas.

Nous parlons de récession, d’augmentation des prix depuis la covid, de crise du logement, de la hausse du taux directeur, etc. De fait, j’ose espérer que je ne suis pas le seul à remarquer les augmentations de prix faramineuses. Je me considère pourtant choyé, mais vivant seul, je dépense des fortunes d’épicerie dans le but de bien manger.

Et c’est justement de là que part ma nostalgie! Je m’ennuie des moments, où ados, nous n’avions rien à penser, qu’il nous semblait avoir l’éternité devant nous! De ces moments où je me promenais, gelé comme une balle, sous la pluie, au son des The Doors en pensant être dans un film. Oh! Ne vous scandalisez pas! Je ne suis pas en train de faire l’apologie de la drogue… au contraire, je la déconseille… mais je m’ennuie de la frivolité de l’enfance.

La nostalgie de la famille et amis!

Je n’ai pas besoin de penser seulement aux moments frivoles de mon adolescence pour être nostalgique. Je m’ennuie tout autant des moments entre amis. De ces heures passées au téléphone avec Pierluigi, de ces marches infinies avec Nick the Greek, de mon Bal des finissants avec ces derniers, Jennifer et d’autres amis et amies de l’époque qui composaient la cuvée 98 de la polyvalente Henri-Bourassa.

Je suis nostalgique aussi de ces dimanches en famille qui commençaient par des repas copieux à l’italienne pour se terminer devant le golf qu’aucun de mes oncles ne regardait vraiment puisque tous somnolaient alors qu’avec mes cousins nous jouions des parties interminables aux jeux vidéos.

En fait, je pense que concrètement, je m’ennuie d’avoir le temps. D’ailleurs, c’est mon plus grand regret de mes années en Italie! Dès mon retour au Canada, j’ai été obligé à un agenda alors que je devais planifier des repas à deux semaines de préavis! Alors qu’en Italie, une simple rencontre sur un coin de rue devenait un café et un repas.

Suis-je le seul à toujours avoir l’impression de courir? Ne sommes-nous pas tous toujours à la course? On dirait que la trame sonore qui dicte notre rythme s’est accélérée depuis des années et que le «beat» 2023 est de l’ordre d’un «Rave»! Pour ceux et celles qui ne savent pas, c’est un rythme plutôt rapide.

Et pourtant, tout en décrivant ma nostalgie et en vous partageant mes soucis, je suis conscient et convaincu que nous sommes les seuls capables de faire autrement. Que nous avons en nous la capacité unique de mettre un frein aux inquiétudes et au stress et à l’angoisse des choses à faire. La solution est simple et compliquée en même temps : vivre le moment présent!

La nostalgie du moment présent!

N’avons-nous pas de la difficulté à revenir dans le moment présent et à y rester? On dirait que ce n’est pas seulement le coût de la vie qui a augmenté, mais aussi nos niveaux de stress et d’angoisse! Je me surprends parfois à me diriger chez un ami tout en revisitant ma liste de choses à faire. Conséquence? À peine arrivée, je planifie déjà mon départ!

Je suis en fait nostalgique de mon cœur d’enfant capable de vivre chaque moment avec une intensité naïve. De m’abandonner à chaque rencontre, comme si le temps s’arrêtait pour me permettre de jouer, de rire, de rêver…

Et pourtant, n’est-ce pas ce que le confinement nous a fait revivre? N’est-ce pas un des fruits positifs de cette pandémie? De nous avoir permis de redécouvrir ce que ça voulait dire de ne plus avoir d’agenda, de rendez-vous, de planifications? N’étions-nous pas prisonniers du moment présent?

La nostalgie de moi!

Pandémie obligeant, nous avions redécouvert ce que c’était que d’avoir le temps de faire pleins de choses personnelles. Nous avons mis le doigt sur l’essentiel : la santé, l’amour, nos proches et amis, ainsi que notre bien-être!

Cependant, il me semble déjà retombé dans la frénésie de la course «contre le temps»! Oh que nous avons de la difficulté à apprendre! Le naturel revient malheureusement toujours au galop!

Cela dit, j’ose provoquer notre réflexion en vous partageant cette petite pensée d’un conférencier qui m’avait beaucoup fait réfléchir.

Alors qu’il s’adressait à une foule d’entrepreneurs, le conférencier a demandé aux gens présents de parler de leurs priorités. Toutes et tous nommaient des priorités clichées : profit, rentabilité, expansion, etc. Le conférencier a alors souligné que personne n’avait mentionné le temps avec la famille et les amis.

Choisissant une personne au hasard, il a alors demandé à cette dernière : «combien de fois est-ce que tu visites tes parents chaque année?» Celui-ci répondit : «une à deux fois à cause de la distance.» Et confirmant l’âge de ses parents, le conférencier ajouta : «Alors, tes parents ont 78 ans! L’espérance de vie moyenne au Québec est d’environ 83 ans (même chiffre en 2023). Ce qui veut dire qu’à ce rythme, tu vas voir tes parents 5 à 10 fois maximum avant leurs décès!»

Oufff… disons que calculé comme cela, ça fait réfléchir! Nous pourrions facilement reprendre ce calcul pour plein d’éléments dans nos vies. Mais, je pense que ce seul exemple suffit pour nous faire comprendre que nous devons cesser de nous perdre dans le «faire» pour vivre dans «l’être».

En d’autres mots, il faut savoir prioriser les choses qui sont réellement importantes. Comme mon bon ami Steve dit toujours : “il faut savoir dire que l’on aime quelqu’un le plus souvent possible avant qu’il soit trop tard!”

Voilà donc ma vraie nostalgie : je suis nostalgique d’être dans le moment présent, comme un enfant qui accueille chaque moment dans l’amour et la naïveté, autant que de l’être comme l’adulte qui est conscient que chaque moment pourrait être le dernier!

Merci de me lire… n’hésitez pas à partager, commenter ou m’envoyer ch…..!