Êtes-vous déjà allés à Notre-Dame-de-Pompei? L’église italienne à Montréal? Ma famille s’y retrouve toujours pour les grandes occasions… J’aime le sentiment d’appartenance à la communauté italienne et je dois vous dire que lorsqu’on entre dans cette église, nous pouvons dire que c’est vraiment un bain intensif de culture italienne. L’odeur du cuir endimanché… l’odeur de la sauce tomate fraiche faite pour les enfants et petits enfants qui visiteront imprégnée dans les vêtements des grand-mères… Les dames âgées vêtues de noir, les babyboumeurs habillés comme s’ils sortaient de chez Birks après avoir gagné à Loto-Québec, les jeunes, les quelques jeunes, portant les cernes de la veille et le prêtre avec son accent si prononcé qu’on pourrait croire qu’il parle un dialecte italien inconnu. Comme j’aime cette église!
Bref, un certain dimanche où ma grande famille se réunissait pour un évènement familial, ce qui implique habituellement un repas pour 150 personnes avec au moins 30 invités, j’entrai dans l’église d’avance pour aller me recueillir et prier. J’y aperçut mon grand-oncle, il était agenouillé, chapelet à la main, en train de réciter pieusement ses «Ave». Tout dans son visage criait piété! Ses traits qui exposaient un mélange de sérénité et de tension suppliante évoquaient chez moi une certaine admiration. Que s’est-il passé avec mon oncle? A-t-il vécu une conversion? Je m’approchai pour l’embrasser puisque nous les Italiens faisons ainsi! Sans pudeur ni gêne! Je m’approchai et il m’embrassa aussi tendrement qu’il égrainait les grains de son chapelet.
Une fois la messe terminée, nous sortîmes pour nous rendre à la voiture et ensuite à la destinée finale pour notre diner. Nous étions plus sveltes cette fois-ci dans notre démarche et nous étions guidés par tous nos instincts pour nous rendre à ce lieu presque devenu emblème d’un pèlerinage… Mais nous nous arrêtâmes sur le perron de l’église pour nous saluer… ce même oncle se tenait là tout candidement et j’étais comme en admiration devant lui lorsque tout d’un coup, il s’écria haut et fort avec un air terrifiant et porteur d’impatience : «Where’s my F*****ing wife!» OK, je ne vais pas traduire ça… mais disons qu’il cherchait intensément son épouse. Mais n’était-ce pas ce même homme que je venais de voir dans l’église?
Et je suis certain que vous êtes surement en train de rire en ce moment… je ris moi-même en l’écrivant… mais c’est pourtant un syndrome d’un malaise beaucoup plus profond : l’incohérence de notre chrétienté!
C’est ce dont j’ai parlé en ce dimanche dans cet évangile de Jean où le Seigneur nous appelle à demeurer en Lui comme lui est dans le Père et il nous parle ensuite d’amour et du fait qu’Il nous enverra son Esprit Saint comme défenseur… Je faisais le lien en disant que demeurer en Dieu et dans son amour c’est aussi de faire l’effort d’aimer comme Lui malgré les difficultés et les épreuves. C’est certainement plus facile d’aimer ceux qui nous font du bien… mais aimer malgré l’offense… aimer malgré le fait que telle ou telle autre nous tombe sur les nerfs… éviter les conversations où l’on critique et juge les autres… éviter l’évasion fiscale… accepter de payer les taxes malgré le fait que sans celles-ci l’on sauverait un gros montant d’argent… c’est beaucoup plus facile que d’être cohérent avec ce que l’on prie le dimanche et avec cette Bible que l’on lie…
Oui, en effet, c’est «tuff» d’être chrétien… pas facile «pantoute», mais il nous a promis son Esprit Saint pour nous aider et nous soutenir.
Prions-le ensemble pour trouver la force et la sagesse de la cohérence!