Chaque année lorsqu’arrive la semaine sainte, nous relisons ensemble les différents évènements de la passion du Christ et nous sommes comme ces femmes qui gémissent et pleurent pendant que le Christ doit nous regarder en nous disant : «Ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.» (LC 23, 28) Ne devrions-nous pas justement nous arrêter pour pleurer sur nous et non pas sur Lui? Bon… ne pensez pas que je sois sans cœur… je suis certainement troublé par cet évènement historique et si troublant de la mort du Christ… mais je suis d’autant plus troublé de constater que malgré tous les exemples de pharisiens et de traitres que nous présente l’Évangile, nous sommes si peu à nous poser des questions…
Oui… vous aurez compris, je ne suis pas là en train de juger personne, ni de condamner… loin de moi cette pensée… je tente tout simplement de pleurer sur les vraies choses… de me poser les vraies questions… en fait, je voulais vous parler de ma rencontre avec Judas.
Je l’ai rencontré cet homme… ce misérable. Il était là parmi nos rangs et j’ai même déjà partagé un café avec lui! Wow. Qui aurait cru? Un des nôtres! Un prêtre! Un évêque! Un laïc! Quoi? Un prêtre? Un évêque?
Oui, parce que Judas est en fait plus présent et actuel qu’on oserait le croire et il n’est pas seulement qu’un personnage du passé, mais il est dans tous ces chrétiens qui se disent à la suite du Christ, mais se retournent pour intimider… pour voler… pour quémander des personnes âgées et s’enrichir… pour envier et condamner un frère… pour médire et calomnier par jalousie… pour éviter de payer les taxes en demandant de payer sans reçu… pour entretenir des quant-dira-t-on… pour installer des logiciels pirater dans son ordinateur… pour copier illégalement des films et des CDs. Pour exclure des frères et sœurs à cause de leur situation de vie. Il est là condamnant nos gouvernements corrompus et faisant la même chose à petite échelle. «Pas grave, ils le font tous!» c’est notre fameuse justification.
Moi qui trouvais horribles les mafieux qui allaient se confesser de leur crime chaque année pour ensuite recommencer! Je crois que Judas est encore beaucoup trop présent. Malheureusement même en moi… je dois apprendre à toujours aimer davantage. Voilà, pourquoi j’accepte de pleurer sur moi-même… parce que je sais que je ne suis pas parfait et qu’encore cette année j’ai des manquements de cohérence avec mon désir de suivre le Christ.
Et vous? Vous allez pleurer sur qui?